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Georges Moustaki |
Aprendí mis primeros poemas en francés escuchando a Georges Moustaki, ese gran hombre tranquilo, ese profeta mediterráneo de barbas acogedoras como nidos en los que el pájaro adolescente que fui hubiera querido refugiarse o evadirse. Moustaki me pareció siempre un hombre con luz, la luz de aquél que ha conseguido destilar la esencia de la vida y se perfuma con ella cada día. (Si fuera un olor, elegiría para él el Basílico Sagrado – albahaca -, un olor verde y pacífico que invita a tirar los relojes a la basura para sentarse a leer al sol de Mayo).
La cosa es así, se van cerrando ventanas en la casa y hay que aprender a vivir cada vez con menos luz, como Borges.
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Déclaration
Je déclare l’état de bonheur permanent
Et le droit de chacun à tous les privilèges.
Je dis que la souffrance est chose sacrilège
Quand il y a pour tous des roses et du pain blanc.
Je conteste la légitimité des guerres,
La justice qui tue et la mort qui punit,
Les consciences qui dorment au fond de leur lit,
La civilisation au bras des mercenaires.
Je regarde mourir ce siècle vieillissant.
Un monde différent renaîtra de ses cendres
Mais il ne suffit plus simplement de l’attendre :
Je l’ai trop attendu. Je le veux à présent.
Que ma femme soit belle à chaque heure du jour
Sans avoir à se dissimuler sous le fard
Et qu’il ne soit plus dit de remettre à plus tard
L’envie que j’ai d’elle et de lui faire l’amour.
Que nos fils soient des hommes, non pas des adultes
Et qu’ils soient ce que nous voulions être jadis.
Que nous soyons frères camarades et complices
Au lieu d’être deux générations qui s’insultent.
Que nos pères puissent enfin s’émanciper
Letras de canciones similares en http://es.mp3lyrics.com/mcLUEt qu’ils prennent le temps de caresser leur femme
Après toute une vie de sueur et de larmes
Et des entre-deux-guerres qui n’étaient pas la paix.
Je déclare l’état de bonheur permanent
Sans que ce soit des mots avec de la musique,
Sans attendre que viennent les temps messianiques,
Sans que ce soit voté dans aucun parlement.
Je dis que, désormais, nous serons responsables.
Nous ne rendrons de compte à personne et à rien
Et nous transformerons le hasard en destin,
Seuls à bord et sans maître et sans dieu et sans diable.
Et si tu veux venir, passe la passerelle.
Il y a de la place pour tous et pour chacun
Mais il nous reste à faire encore du chemin
Pour aller voir briller une étoile nouvelle.
Je déclare l’état de bonheur permanent.
Georges Moustaki
Aunque sólo sea por un instante, estas palabras te resucitan, Georges. Sin duda las mereces, pero hay tanta belleza en ellas como en la que las motiva. De modo que, aprovecha este instante, Georges, y mira a los ojos a su autora, dile con una mirada lo que no es posible expresar de ninguna otra manera.
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